Chapitre 8: ECHANGES ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE (3 HEURES) - Histoire-Geo Troisième | DigiClass
User Picture
Vous

ECHANGES ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE (3 HEURES)

I.  Introduction

Les échanges au Burkina Faso sont essentiellement caractérisés par l’exportation des produits agricoles et l’importation des produits manufacturiers. Ce secteur occupe une place de choix dans le processus de développement économique du pays.

II.  les conséquences de l’enclavement sur le développement économique du Burkina Faso

A.  L’enclavement du Burkina Faso

Le pays est confronté à un double enclavement : externe et interne.

L’enclavement  externe est dû au fait que le pays est éloigné de la mer. Ses frontières Sud sont à plus de 600 km du Golfe de Guinée. Ainsi pour l’exportation et l’importation de ses produits, le Burkina Faso doit passer par les ports des pays voisins, notamment les ports d’Abidjan en Côte d’Ivoire ; de Tema et Takoradi au Ghana, de Lomé au Togo et de Cotonou au Benin.

L’enclavement interne du pays se traduit par l’insuffisance et le mauvais état du réseau routier national. On dénombre au Burkina Faso environ 15 272 km de route dont environ 2 600 bitumées (2007). Le reste est constitué de routes non bitumées et pistes rurales en mauvais état pour la plupart. Le réseau ferroviaire du pays n’est constitué que d’une seule ligne de chemin de fer qui relie Ouagadougou à Abidjan sur une longueur totale de 1 145 kilomètres dont 617 km au Burkina Faso. Cette ligne est gérée par la compagnie privée SITARAIL.

  • Le réseau aérien comprend deux (02) aéroports internationaux (Ouaga et Bobo) et quelques aérodromes (petites pistes d’atterrissage secondaires). Les aéroports de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso assurent l’essentiel du trafic aérien, mais d’une manière générale le coût aérien reste élevé et inaccessible à la majorité des burkinabè.
  • Le transport fluvial n’est pas développé, la plupart des fleuves ne sont pas navigables en plus ils ont un régime temporaire.

Tous ces facteurs rendent l’accès difficile à l’ensemble du territoire national.

B.  les conséquences de l’enclavement du Burkina Faso

Au niveau externe, l’enclavement du pays constitue un handicap au développement économique du pays. En effet le coût  élevé du transport et des taxes douanières entrainent la cherté des produits de grande consommation importée. Tels que les hydrocarbures, les produits alimentaires (riz, lait, poisson…) A cela s’ajoutent l’énergie (électricité).

Au niveau interne, l’enclavement de certaines régions du pays rendent difficile l’écoulement des produits agricoles, pastoraux et industriels. En plus de cela les populations de ces régions ont du mal à accéder à certains produits manufacturiers et aux services éducatifs et sanitaires.  

III.  les politiques de désenclavement du Burkina Faso

A.  la construction et la réhabilitation des voies de communication

En vue de désenclaver le pays l’Etat burkinabè s’est engagé dans une politique de désenclavement qui se traduit par la réhabilitation des voies dégradées et par la construction de nouvelles voies.

Pour le désenclavement des campagnes l’Etat mise sur la construction de pistes rurales durables et leur entretien fréquent.

Pour désenclaver le pays, l’Etat met l’accent sur la construction de nouvelles routes bitumées et sur la réhabilitation des routes dégradées. C’est le cas de la route nationale n•1 Ouaga-Bobo et de la route nationale Ouaga_Po. Plusieurs projets de construction de routes bitumées sont en cours de réalisation. À titre d’exemple on peut citer le bitumage en cours de l’axe Koudougou-Dedougou et l’axe Yako-Kaya.

B.  l’aménagement des corridors

Pour faciliter les échanges avec l’extérieur, le Burkina Faso dispose de quatre (04) corridors. Ils relient Ouagadougou aux ports d’Abidjan en Côte d’Ivoire, de Tema et Takoradi au Ghana, de Lomé au Togo et de Cotonou au Benin. En plus de cela, l’Etat burkinabè a obtenu des espaces au sein des ports des voisins ci-dessus cités pour construire des entrepôts destinés à faciliter les échanges entre le pays et l’extérieur.

Un port sec a été également construit à Bobo-Dioulasso. L’aéroport de Ouagadougou a été rénové afin d’augmenter sa capacité d’accueil et de mieux répondre aux normes internationales.

IV.  Le secteur du commerce au Burkina Faso

A.  les types de commerce

On distingue le commerce intérieur et le commerce extérieur.

1.  le commerce intérieur

Il assure la commercialisation des produits agro-pastoraux (céréales, produits vivriers, bétails), des produits manufacturés… à l’intérieur du pays. Les marchés sont les lieux où s’effectue l’essentiel des transactions commerciales.

2.  le commerce extérieur

Il assure l’importation et les exportations du Burkina Faso.

Les importations concernent produits manufacturiers ou finis. On peut citer entre autres : les produits pétroliers, alimentaires, chimiques, pharmaceutiques, les biens équipements, les appareils électroménagers, les véhicules deux roues et automobiles. La plupart de ces produits viennent des pays d’Europe, d’Afrique et d’Asie.

Les exportations concernent  les produits agro-pastoraux tels que le coton, les amendes de karité, le bétail. Le pays exporte également les cuirs et peaux ainsi des produits miniers notamment l’or. L’or est devenu le premier produit d’exportation du pays. Les clients du Burkina Faso sont les pays d’Europe, d’Asie d’Afrique et d’Amérique.

Notons toutefois que la balance commerciale du pays est déficitaire. En 2002, le déficit était évalué à 210,9 milliards de FCFA.

B.  les problèmes du commerce burkinabè

Le commerce burkinabè est confronté à plusieurs difficultés. Ce sont notamment :

  • La fraude et la concurrence des produits contrefaits ou étrangers qui entraînent une mévente des produits locaux tels que l’huile, le savon, le lait…
  • Le coût élevé du transport lié à l’enclavement du pays, entraînant ainsi une cherté des produits de grande consommation. Alors que le pouvoir d’achat des burkinabè est faible (taux élevé de pauvreté au sein de la population)
  • Le mauvais état du réseau routier national rend difficile la commercialisation des produits tels que les produits agro-pastoraux et les fruits et légumes qui pourrissent souvent dans leur zones de production.

V.  Conclusion

L’enclavement du Burkina Faso handicape son développement économique. Cependant la politique de désenclavement initiée par l’Etat burkinabè contribue à atténuer les effets néfastes de l’enclavement du pays sur les échanges.