Chapitre 4: LES CONQUÊTES ET LES RÉSISTANCES AU BURKINA FASO - Histoire-Geo Troisième | DigiClass
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LES CONQUÊTES ET LES RÉSISTANCES AU BURKINA FASO

I.  Introduction

À la fin du XIXe siècle, les pays de l’actuel Burkina Faso sont la proie des puissances européennes notamment la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne. L’expansion européenne s’est heurtée un peu partout à la résistance des peuples de l’actuel Burkina Faso. 

II.  les étapes de la conquête du Burkina Faso

A.  La conquête du Gulmu

Le Gulmu suscitait la concurrence notamment entre les Français et les allemands. En juillet 1894, le Gouverneur du Dahomey Victor Ballot reçoit des instructions de Delcassé, ministre français des colonies : « devancé par tous les moyens les anglais et les allemands au Gulmu ».

Ainsi le commandant Decoeur part de Porto-Novo secondé par le lieutenant Baud. Decoeur parvient à Diabo le 29 janvier 1895 en passant par Pama, il atteint Fada N’Gourma et signe le 20 janvier 1895 un traité avec le Numbado (roi du Gulmu). Ce traité plaçait le Gulmu sous protectorat exclusif de la France.

Parti du Togoland en 1895, la mission allemande Grüner Von Karnap et Von Zech dans l’espoir de devancer les français dans la conquête du Gulmu signent un traité avec le chef de Matiacoali la même année. C’est ainsi que le lieutenant Baud revint au Gulmu en février 1897 et installe un poste de 15 hommes à Pama.

 

B.  La conquête des pays Moosi, Gourounsi et des pays du Nord de l’actuel Burkina Faso.

Le Gouverneur du Soudan français, Grodel reçoit le 18 février 1895, des instructions urgentes du Ministre français des colonies pour envoyer des missions dans les pays de la Haute Volta. C’est ainsi qu’une mission est confiée au Commandant Destenave, il devait se rendre d’abord dans les pays moaga et Gourounsi puis remonté sur Dori et le Liptako. Le 27 avril 1895, le Jelgodji est placé sous protectorat français. Le 18 mai 1895, Naba Baongo place le Yatenga sous protectorat français, son successeur Naaba Bulli confirme ce traité le 1er Novembre 1895. L’Emir du Liptako accepte le protectorat français le 4 Octobre 1895.

La mission Destenave n’atteindra pas Ouagadougou.

Une autre mission dont le but est de devancer les anglais à Ouagadougou et à Sati capitale du Gourounsi est constituée et placée sous le commandement du Lieutenant Voulet et de son adjoint Chanoine. La mission entre à Ouagadougou le 1er septembre 1892 sans grande résistance. Le drapeau français est hissé sur le palais du Moogho Naaba qui l’a deserté. Satisfait des resultats obtenus à Ouagadougou, Voulet continu sur le Gourounsi. Il arrive le 19 Septembre à Sati et signe un traité avec Hamaria (roi du Gourounsi). Le 15 octobre 1896, Voulet est de retour à Ouagadougou en repartant sur Bandiagara, il traverse le pays moaga et livre quelques batailles. (il repousse ainsi les attaques du Boussouma Naaba avant d’entrer dans sa capitale Boussouma). Voulet revint à Ouagadougou le 23 Décembre 1896 et signe le 20 janvier 1897 un traité avec Kouka Koutou intronisé sous le nom de Naaba Siguiri.

 

C.  La conquête des pays de la Boucle du Mouhoun

Parti de Segou en février 1897, la colonne de la Volta dirigée par le Commandant Voulet arrive à Lanfiéra puis à Toma le 23 janvier 1897 où elle installe son quartier général. De là plusieurs missions de conquêtes du Sud de l’actuel Burkina Faso sont envoyées. Le Capitaine Cazemazou descend en direction du pays Dagara et Lobi. Il arrive à Diébougou le 4 Mai 1897 et signe un traité avec le chef de cette localité.

La commandant Caudrelier se trouvant dans la région de Bobo Dioulasso signe un traité de protectorat avec Bakatou Ouattara, chef de Lokosso. Le 23 novembre 1897, un poste militaire est créé à Bobo-Dioulasso sous la direction du Lieutenant Sagoltz.

III.  Les résistances à la conquête coloniale de l’actuel Burkina Faso

A.  La résistance de Naaba Wobgo (Boukary Koutou)

Après la signature du traité du 18 Mai 1895 avec Naaba Baongo, roi du Yatenga, Destenave envoie un message au Moogho Naaba Wobgo pour lui demander la signature d’un traité avec la France. La réponse du Moogho est un Non catégorique. Après la prise de Ouagadougou le 1er Septembre par la mission Voulet-Chanoine, Naaba Wobgo déserte son palais et organise une contre-attaque qui fut repoussé le 7 septembre 1896. Naaba Wobgo est poursuivi en vain par les français 2 jours. Il se réfugia finalement dans le Nord de la Gold Coast actuel Ghana. De là il tenta à nouveau de recouvrer son trône par le Biais des anglais, mais sa tentative échoua.

 

B.  La résistance des Lobis et des Samos (résistances de la boucle de la volta noire)

En 1898, le lieutenant Dutheil de la rochère conduit une mission en pays Lobi pour installer dans le Sud de la région de Gaoua une dizaine de poste militaire destinée à barrer la route aux anglais. En 1901, l’administration française crée le cercle du Lobi, la capitale fut établie à Gaoua. Toutes ces créations de postes administratifs suscitent la réaction des Lobis. Les Lobis s’en prennent alors aux français. En novembre 1898, les populations de Batié attaquent un détachement de l’armée française à coup de flèches. L’insécurité règne en pays lobi, en 1912 devant l’inégalité des forces les Lobis renoncent à l’attaque directe du colonisateur. La résistance prit la forme d’une guérilla, en effet les Lobis se retranchèrent dans les montagnes puis ils organisèrent nuitamment des attaques contre les cibles françaises. Jusqu’à la première guerre mondiale, les français n’ont pas pu trouver une politique convenable pour écraser la résistance des Lobis.

Les Samos opposèrent également une vive résistance aux colonisateurs français.

 

IV.  Les causes de l’échec des résistances au Burkina Faso

Plusieurs causes sont à l’origine de l’échec des résistances au Burkina Faso. Ce sont notamment :

 

  • La supériorité militaire et technique des français sur les Burkinabè. À titre d’exemple, la mission Voulet-Chanoine a pu mettre en déroute Naaba Wobgo grâce à sa supériorité technique.

  • Le manque de solidarité entre les peuples résistants voltaïques.

  • L’absence d’armée de métier (une armée permanente)

  • Les conflits internes dans les royaumes et les sociétés de l’actuel Burkina Faso.

 

 

V.  Conclusion

A l’aube du XXe siècle, les pays de l’actuel Burkina Faso sont la proie des puissances européennes. La France sortira victorieuse de cette conquête, elle a cependant été confrontée à des résistances notamment en pays moaga et lobi.