Chapitre 1: La méthodologie de la contraction de texte - Français Terminale D | DigiClass
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La méthodologie de la contraction de texte

I.  La contraction de texte

A.  Qu’est-ce que le résumé d’un texte ?

Le résumé d’un texte est une rédaction qui consiste à reprendre brièvement les idées essentielles d’un texte de façon ordonnée en ses propres mots en suivant la logique de ce texte. Dès lors, la rédaction passe par une reformulation personnelle des idées maîtresses du texte en procédant à la suppression des éléments dits facultatifs c’est-à-dire non nécessaire. En un mot, faire le résumé d’un texte, c’est faire ressortir les grandes idées ou idées essentielles du texte en ses propres mots.

B.  La compréhension du texte

Quelles sont les précautions à prendre ?

  • il faut lire attentivement le texte ;
  • il faut repérer la thèse de l’auteur et chercher à la comprendre ;
  • il faut repérer l’enchaînement des idées ;
  • il faut repérer la structure du texte ;
  • il faut repérer les connecteurs logiques ;
  • il faut repérer les mots liens entre les idées ;
  • il faut énumérer les idées ;
  • il faut distinguer les principaux arguments des exemples ;
  • il faut chercher à élaborer un plan du texte.

C.  La rédaction du résumé

Le texte doit être résumé au quart (¼) de sa longueur avec une marge de tolérance de 10% en plus ou en moins. Cependant, le résumé ne change pas le système d’énonciation : il reste fidèle aux idées de l’auteur. Le résumé s’interdit aussi un montage de citations, les impressions personnelles du rédacteur, et est bien loin du sens trop explicatif. Que faut-il faire pour parvenir à une bonne rédaction ?

  • il faut suivre l’ordre du texte car chaque paragraphe peut être porteur d’une idée-argument ;
  • il faut reformuler chaque idée-argument tout en évitant l’imprécision (l’utilisation des expressions vagues comme des choses, certaines personnes, d’autres pensent que, etc.) ;
  • il faut éviter de reprendre les phrases du texte sauf les expressions ou mots clés ou les mots techniques (ce sont les mots ou expressions propres au domaine) ;
  • il faut créer ses propres phrases  (compréhensibles) ;
  • il faut former de bonnes phrases c’est-à-dire respectueuses des règles grammaticales (syntaxe) ;
  • il faut supprimer les exemples à titre illustratif sauf ceux qui peuvent être porteurs de sens, les citations, les répétitions, les périphrases, les parenthèses, les arguments mineurs ;
  • il faut condenser l’expression ;
  • il faut  marquer clairement les liens logiques en évitant les simples juxtapositions d’idées ;
  • il faut être clair et précis.

Tableau illustratif

                Le résumé est : Le résumé  n’est pas :
  • une contraction de texte ;
  • une reformulation personnelle ;
  • une fidélité au texte initial ;
  • un texte qui respecte le nombre de mots demandés ;
  • un texte où le rédacteur se met à la place de l’auteur  (le système d’énonciation).
  • un commentaire ;
  • une copie des phrases du texte ;
  • un texte qui apporte de nouvelles idées ;
  • un texte de longueur variable en fonction du rédacteur ;
  • un texte écrit dans n’importe quel ordre ;

La grille d’évaluation du résumé

Critères + º - Traduction en notes

Le nombre de mots et la proportion globale du résumé sont respectés.

      1pt

Les idées principales du texte sont toutes présentes dans le résumé : résumé complet, sans omission.

      2pts

Le résumé est fidèle à la pensée de l’auteur et ne comporte aucun commentaire personnel. Il respecte le système d’énonciation.

      1pt

La progression du résumé suit la progression du texte : les articulations logiques sont bien soulignées.

      1pt

L’expression personnelle : le choix du vocabulaire (recherche de synonymes) est approprié au texte + le résumé ne comporte pas de « citations » du texte.

      2pts

L’orthographe et l’expression du résumé sont correctes.

      1pt

 

II.  Le vocabulaire

Au niveau du vocabulaire, il s’agit d’expliquer deux expressions du texte. Cependant, l’explication ne doit pas s’écarter du sens du texte. Il faut tenir compte du contexte d’utilisation de l’expression. On peut utiliser des formules appropriées telles : l’auteur fait référence à, veut montrer, il met en évidence, … On peut faire appel à l’étymologie, au sens propre ou figuré, aux synonymes pour comprendre l’expression en vue de l’insérer dans la logique du texte et mieux l’expliquer.

III.  La discussion

La discussion emprunte la même démarche que la dissertation. En effet, il s’agit d’une réflexion que le rédacteur est tenu de mener à partir d’une citation tirée du texte ou d’une question posée en rapport avec le thème développé dans le texte. Il faut pour ce faire $\textbf{une introduction, un développement et une conclusion.}$

A ce niveau, il faut se référer à la méthodologie de la dissertation. Cependant, certaines précautions doivent être prises en vue de réussir la tâche.

  • il faut lire attentivement la question posée et dégager la problématique ;
  • il faut reformuler le sujet ;
  • il faut rechercher et découvrir dans le texte les éléments qui sont clarifiés et qui peuvent permettre de comprendre le problème soumis à la réflexion ;
  • il faut classer ces éléments et trouver d’autres idées personnelles d’ordre économique, social, culturel, politique, historique, littéraire, artistique, etc. ;
  • il faut dissocier clairement les points de vue différents, les confronter pour en constituer deux parties ou plus au niveau du développement.

Puisque la discussion est une réflexion critique sur une thèse et une argumentation, il est important d’exprimer un avis argumenté en confrontant un ou différents points de vue. On n’en reste donc pas pour tout dire, à la réfutation ou au développement d’une seule thèse, mais on présente un jugement équilibré.

On renseigne d’abord les raisons qui justifient partiellement ou totalement la thèse considérée et on recherche les limites de cette thèse.

En clair, il s’agit de montrer par des arguments et des exemples, en quoi cette thèse peut être excessive, dépassée, discutable ou en quoi elle peut comporter des limites. Cependant, il faut éviter les formules contradictoires telles : l’auteur a raison, cependant il a tort lorsqu’il affirme…, ce n’est pas juste, c’est très faux d’affirmer que,…

$\textbf{La grille d’évaluation}$

$\textbf{Objectifs}$ $\textbf{Critères d’évaluation}$ + º -

$\textbf{Barème}$

$\textbf{Introduction}$

  • L’idée générale ;
  • L’annonce du sujet (citation + les références du texte) + la problématique);
  • L’annonce du plan du devoir (sans au préalable répondre à la question posée).
      2pts

$\textbf{Développement}$

$\textbf{La compréhension du sujet}$

  • Pas de hors-sujet ni de déformation du sujet ;
  • Arguments adaptés au sujet proposé.

$\textbf{La clarté de la démonstration}$

  • Le devoir suit un plan adapté à la problématique du sujet ;
  • Le devoir comprend au moins deux parties équilibrées qui se complètent sans se contredire.

$\textbf{La logique et la cohérence de la démonstration}$

  • Arguments ordonnés et situés dans la bonne partie du devoir sans se répéter ;
  • Arguments articulés entre eux, qui s’enchaînent selon une progression logique.

$\textbf{La rigueur de la démonstration}$

  • Chaque partie du devoir comporte au moins deux  arguments ;
  • Chaque argument est illustré par un exemple précis ;
  • Variété des exemples - arguments (références personnelles, artistiques, littéraires ou culturelles).
      4pts

$\textbf{Conclusion}$

  • Le bilan de la réflexion ;
  • La réponse à la question (posée) par le sujet ou le jugement personnel ;
  • L’extension de la problématique ou l’ouverture.
      2pts

$\textbf{Correction de la langue}$

  • L’orthographe ;
  • La grammaire ;
  • La syntaxe (construction des phrases)
      1pt
$\textbf{Présentation}$
  • Sauter une ligne entre les différentes parties du devoir : l’introduction, le développement et la conclusion et entre les différentes parties du développement.
  • Marquer des alinéas (aller à la ligne à chaque idée nouvelle, en décalant sur la droite le premier mot de chaque paragraphe).
      1pt

IV.  EXERCICE D’APPLICATION

Exercice d’application n°1 : Contraction de texte

$\textbf{Energiser l’avenir de l’Afrique}$

Pour de nombreux pays africains, l’approvisionnement énergétique est un problème de longue date. Alors que certaines parties du continent sont riches en ressources énergétiques, l’offre reste désespérément insuffisante pour la majorité des Africains. En fait, la Banque africaine de développement a calculé que 620 millions d’entre eux vivent sans électricité.

Maintenant que les économies avancées se sont déclarées prêtes à mettre ce besoin humain fondamental à la disposition du plus grand nombre, il est peut-être temps de relever l’un des plus importants enjeux de développement – et de société – de l’Afrique.

Selon l’Agence internationale de l’énergie, l’Afrique représente 13 pour cent de la population mondiale, mais seulement 4 pour cent de la demande énergétique mondiale. Si les Londoniens ou les New Yorkais peuvent se plaindre de la lenteur de leur connexion internet ou de l’insuffisance du réseau de leur téléphone portable, de nombreux habitants des métropoles, villes et villages africains, éprouvent toujours des difficultés à avoir accès à l’électricité nécessaire pour éclairer leurs foyers et faire tourner leurs entreprises. (…).

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant qu’autant de jeunes africains pensent que leurs meilleures chances d’avenir sont d’émigrer vers l’Europe et ailleurs. Un accès fiable à l’électricité ne se limite pas à faire fonctionner les écoles, les hôpitaux et les foyers. Il permet également aux jeunes d’acquérir des compétences, de trouver un emploi et de lancer leur propre entreprise – et aux entreprises existantes de rivaliser sur un pied d’égalité sur les marchés nationaux et internationaux. Parce que l’électricité est une composante fondamentale du développement économique, fournir un accès à un approvisionnement énergétique fiable, propre et abordable aux communautés et aux entreprises africaines, sera ma priorité absolue pendant mon mandat d’un an à la présidence de l’Union africaine.

Ainsi que le laisse penser l’ordre du jour du G20 de cette année, les pays africains et occidentaux ont des motivations communes pour chercher à combler les carences du continent en matière de développement. L’Afrique ne peut pas se permettre de perdre des générations entières de jeunes talents partis en Allemagne, en France et en Italie, tandis que les pays européens ne peuvent se permettre de continuer à faire face aux afflux actuels de migrants. L’une des meilleures manières d’inverser ces tendances est d’établir une coopération entre les économies développées et en développement – et en particulier dans le secteur de l’énergie.

Les occasions de partenariat sont légion. Comme le note le rapport de février 2015 du cabinet de conseil Mc Kinsey, l’Afrique a un extraordinaire potentiel énergétique non exploité, dont une énergie solaire estimée à 10 térawatts, 350 gigawatts d’énergie hydroélectrique, 110 gigawatts d’énergie éolienne et 15 gigawatts supplémentaires d’énergie géothermique. Alors qu’il était autrefois trop coûteux, d’exploiter les vastes ressources d’énergie renouvelable de l’Afrique, la technologie fournit aujourd’hui des solutions qui ouvrent des perspectives et encouragent la création de nouvelles entreprises. Sous réserve d’investissements internationaux adéquats, l’Afrique sera en mesure d’exploiter et d’utiliser ces ressources. L’impact des nouvelles sources de production d’énergie est déjà perceptible dans plusieurs villes africaines. Il y a deux ans, les habitants de Conakry, la capitale de la République de Guinée, n’avaient pas plus de six heures d’électricité par jour et les entreprises ne disposaient pas de l’énergie nécessaire à leur fonctionnement. Aujourd’hui, grâce à la construction du barrage de Kaleta par la China International Water et Electric Corporation, les entreprises ont un approvisionnement électrique fiable de 24 heures sur 24. Des progrès sont également réalisés ailleurs. Des projets d’énergie solaire et éolienne panafricains de Lekela Power aux fermes éoliennes au Kenya et aux projets d’installations et de kits solaires au Rwanda et en Tanzanie, les petits et les grands pays africains commencent à exploiter leurs ressources naturelles pour créer des emplois et produire une énergie propre et abordable.

Plus excitant encore, ces projets ne sont pas développés isolément. Ils sont planifiés parallèlement à une dynamique plus vaste de mise en place d’un réseau de capacités de production industrielles à l’échelle du continent.

La collaboration et les investissements  internationaux sont essentiels pour que ces efforts portent leurs fruits.

Alpha CONDE, in L’Economiste du Faso n°194 du lundi 20 février 2017.

Questions (20 points)

  1. Résumé (8 points)
    Résumez ce texte de 720 mots au quart (¼) de sa longueur. Une marge de 10% en plus ou en moins
    sera tolérée. Précisez à la fin de votre résumé le nombre exact de mots employés.
  2. Vocabulaire (2 points)
    Expliquez les expressions suivantes selon le contexte :
    • potentiel énergétique ;
    • énergie renouvelable.
  3. Discussion (10 points)
    Parlant des contraintes liées à l’accès à l’énergie en Afrique, le président Alpha CONDE affirme :
    « Dans ce contexte, il n’est pas étonnant qu’autant de jeunes africains pensent que leurs meilleurs chances
    d’avenir sont d’émigrer vers l’Europe et ailleurs. »
    Expliquez et discutez ce point de vue.

$\textbf{Corrigé de l’exercice n°1 :}$

  1. $\textbf{Résumé}$

    $\textbf{Les idées maîtresses du résumé}$

    • La problématique de l’approvisionnement énergétique de la plupart des pays africains se traduisant par une offre insuffisante pour nombre d’Africains.
    • La nécessité de relever l’un des plus importants enjeux de développement de l’Afrique dans la mesure où les économies avancées se sont déclarées prêtes à mettre ce besoin humain fondamental à la disposition du plus grand nombre.
    • Difficulté des Africains à éclairer leurs foyers et faire tourner leurs entreprises
    • La conséquence reste l’émigration des jeunes africains en Occident pour de meilleures conditions existentielles.
    • L’accès à l’énergie permet aux jeunes d’acquérir des compétences, de trouver un emploi et de lancer leur propre entreprise.
    • L’accès à l’électricité comme une composante fondamentale du développement économique d’où la nécessité de fournir aux communautés et aux entreprises africaines de l’énergie fiable, propre et abordable.
    • Des motivations communes entre les pays africains et occidentaux pour combler les carences énergétiques du continent en matière de développement.
    • L’Afrique dispose d’énormes sources énergétiques inexploitées et la technologie fournit aujourd’hui des solutions qui ouvrent des perspectives et encouragent la création de nouvelles entreprises.
    • La collaboration et les investissements internationaux sont essentiels pour que ces efforts portent leurs fruits.

      $\textbf{N. b. : à résumer entre 162 et 198 mots, 180 est le nombre exact de mots demandés.}$

  2. Vocabulaire

    $\textbf{Potentiel énergétique :}$ Ce sont les différentes capacités dont dispose le continent africain en matière d’énergie.

    $\textbf{Énergie renouvelable :}$ Ce sont des énergies propres qui ne sont pas polluantes.

  3. Discussion

    Parlant des contraintes liées à l’accès à l’énergie en Afrique, le président Alpha CONDE affirme :
    « Dans ce contexte, il n’est pas étonnant qu’autant de jeunes africains pensent que leurs meilleurs chances d’avenir sont d’émigrer vers l’Europe et ailleurs. »
    Expliquez et discutez ce point de vue.

$\textbf{L'élaboration du plan détaillé}$

  1. Les contraintes énergétiques poussent les jeunes africains à l’émigration

    1. Les contraintes énergétiques freinent leur développement économique
      Ex : Ils sont dans l’incapacité de mener des activités génératrices de revenus : la soudure, la coiffure, la restauration, la création des centres de détente à l’instar des bars, …
    2. Les contraintes énergétiques freinent la formation des jeunes
      Ex : Ils n’ont pas accès à l’énergie pour recharger leur téléphone portable et donc n’ont pas accès à internet pour les formations à distance sur nombre de secteurs comme l’agriculture et l’élevage.
    3. Les contraintes énergétiques limitent l’épanouissement des jeunes
      Ex : Les jeunes qui n’ont pas accès à l’énergie ne s’épanouissent pas car ils manquent de distraction à l’instar de la musique, du cinéma, et des autres formes de divertissement comparativement aux jeunes des zones énergisées.
    4. Les contraintes énergétiques occasionnent le chômage des jeunes
      Ex : Le problème de l’accès à l’énergie freine les investissements et l’implantation des entreprises capables d’offrir de l’emploi aux jeunes.

  2. D’autres facteurs poussent les jeunes africains à l’émigration

    1. Le sous-emploi pousse les jeunes africains à l’émigration
      Ex : Ils sont à la recherche de meilleures conditions de vie car mal rémunérés dans leur pays d’origine. Les maigres revenus ne leur permettent pas de subvenir décemment à leurs besoins.
    2. Les contraintes d’ordre politique poussent les jeunes africains à l’émigration
      Ex : Les instabilités politiques, la montée du terrorisme et de l’insécurité liée au banditisme, la chasse aux sorcières lors des crises politiques en Afrique, les rebellions.
    3. Les inégalités sociales et raciales
      Ex : La stigmatisation de certaines couches de la population, les crises intercommunautaires, les inégalités salariales, la paupérisation grandissante d’une bonne partie de la couche populaire, la confiscation des richesses par une poignée d’individus qui jouissent des privilèges du pouvoir au mépris du bas peuple, la violation des droits et des libertés du peuple, ...
    4. Le goût de l’aventure les incite souvent à émigrer en Occident
      Ex : L’émigration en Occident n’est pas le seul fait des contraintes énergétiques en Afrique car certains jeunes des zones fortement énergisées émigrent en Occident pour le goût de l’aventure.

$\textbf{Un exemple de production}$
$\textbf{N. b. :}$ Le rédacteur est tenu de toujours préciser sur sa copie le sujet choisi entre les trois (03) sujets proposés le jour de la composition. Ce sont : sujet n°1 (Contraction de texte), sujet n°2 (Commentaire composé) et sujet n°3 (Dissertation littéraire/ Essai littéraire). En cas de non précision du sujet, le rédacteur s’expose à une sanction qui se matérialise par le retrait de points.

Exercice n°1 : Contraction de texte

  1. Résumé

    La fourniture énergétique pour plusieurs pays africains reste une question épineuse qui se traduit par une offre insuffisante pour la plupart des Africains. De ce fait, il convient de relever l’un des plus importants défis de développement de l’Afrique dans la mesure où les économies avancées sont prêtes à mettre ce besoin humain fondamental à la disposition du plus grand nombre. Les Africains éprouvent encore des difficultés à éclairer leurs foyers et à faire tourner leurs entreprises. La conséquence majeure reste l’émigration des jeunes africains pour de meilleures conditions existentielles vers l’Occident. L’accès à l’énergie est le gage du développement des jeunes. Il est la composante fondamentale du développement économique. Il est important de fournir aux communautés et aux entreprises africaines de l’énergie fiable, propre et abordable.
    Des motivations communes entre les pays africains et occidentaux concourent à combler nos carences énergétiques en matière de développement. L’Afrique possède plusieurs potentialités énergétiques inexploitées et la technologie fournit aujourd’hui des solutions qui ouvrent des perspectives et encouragent la création de nouvelles entreprises. Raison pour laquelle la collaboration et les investissements internationaux
    sont essentiels pour que ces efforts portent leurs fruits.

    Le texte est résumé en 197 mots

  2. Vocabulaire

    $\textbf{Potentiel énergétique :}$ Ce sont les différentes capacités dont dispose le continent africain en matière d’énergie.

    $\textbf{Énergie renouvelable :}$ Ce sont des énergies propres qui ne sont pas polluantes.}$

  3. Discussion

Parlant des contraintes liées à l’accès à l’énergie en Afrique, le président Alpha CONDE affirme :
« Dans ce contexte, il n’est pas étonnant qu’autant de jeunes africains pensent que leurs meilleurs chances d’avenir sont d’émigrer vers l’Europe et ailleurs. »
Expliquez et discutez ce point de vue.

L’Afrique dispose d’énormes potentialités pour propulser son développement. Cependant, nos différents États se heurtent souvent à des contraintes qui ne facilitent guère cet élan de développement tant attendu par les différentes populations. Raison pour laquelle, le Président guinéen Alpha CONDE, évoquant les contraintes liées à l’accès à l’énergie en Afrique, dans L’Economiste du Faso n°194 du lundi 20 février 2017, affirme : « Dans ce contexte, il n’est pas étonnant qu’autant de jeunes africains pensent que leurs meilleurs chances d’avenir sont d’émigrer vers l’Europe et ailleurs. » Dès lors, en quoi les contraintes énergétiques dans les pays africains pousse-t-elles les jeunes africains à l’émigration ? Cependant, d’autres facteurs ne peuvent-ils pas justifier l’émigration des jeunes africains en Occident ? Notre démarche consistera à montrer d’une part que les contraintes énergétiques en Afrique subsaharienne contraignent les jeunes africains à émigrer en Occident à la recherche de meilleures conditions d’existence. D’autre part, nous évoquerons les autres facteurs qui incitent les jeunes de l’Afrique subsaharienne à émigrer dans les pays développés.

L’approvisionnement énergétique, notamment en Afrique subsaharienne, reste déficitaire. Cette contrainte énergétique a une répercussion sur le développement en général et sur la jeunesse africaine en particulier. Et, parlant des jeunes africains, les contraintes énergétiques les poussent à émigrer en Europe et ailleurs à la recherche de meilleures conditions existentielles.
D’abord, le déficit lié à l’approvisionnement énergétique freine le développement économique des jeunes africains, ce qui les incite à l’émigration. Plusieurs d’entre eux se retrouvent dans l’incapacité de mener des activités génératrices de revenus faute d’électricité surtout dans les zones rurales. Des activités comme la soudure, la coiffure et la restauration, susceptibles d’être créées dans leurs différentes communautés sont vouées à l’échec.
Ensuite, force est de reconnaître que le problème de l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne freine la formation des jeunes. On évoquera ici la formation à distance qui nécessite souvent une connexion à internet. Ils n’ont pas accès à l’énergie pour recharger leur téléphone portable ou mettre en marche leurs ordinateurs pour se connecter au reste du monde, ce qui limite leurs formations à distance sur nombre de secteurs comme l’agriculture et l’élevage.
En outre, le problème de l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne freine l’épanouissement des jeunes africains. Les jeunes africains qui vivent dans les zones difficiles d’accès à l’énergie n’ont pas droit à la distraction par le biais de la musique, du cinéma, et les autres formes de divertissements comparativement à leurs semblables restés dans les grandes villes énergisées.
Enfin, les contraintes liées à l’accès à l’énergie en Afrique est l’une des causes du chômage des jeunes africains. L’accès à l’énergie favorise l’implantation d’entreprises dans les localités. Ainsi, le problème lié à l’accès à l’énergie freine les investissements et l’implantation des entreprises capables de créer de l’emploi pour les jeunes désespérés.
Ce sont toutes ces raisons ci-dessus évoquées et tant d’autres qui incitent les jeunes africains à émigrer vers l’Europe et ailleurs à la recherche de meilleures conditions de vie. Cependant, n’existe-t-il pas d’autres facteurs qui pourraient justifier l’émigration des jeunes africains en Europe et ailleurs ?

Les contraintes liées à l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne ne sont pas les seuls facteurs qui justifient l’émigration des jeunes africains en Europe et en Occident. Au-delà des contraintes liées au problème du chômage dans bon nombre de pays africains, le sous-emploi reste une autre difficulté à laquelle se heurte notre jeunesse, les poussant souvent à l’émigration. La plupart d’entre eux sont en quête de meilleures conditions de vie car ils sont souvent mal rémunérés dans leur pays d’origine. De ce fait, les maigres revenus qu’ils engrangent ne leur permettent pas de subvenir décemment à leurs besoins.
Aussi, des contraintes d’ordre politique peuvent pousser les jeunes africains à l’émigration parmi lesquelles nous pouvons citer les instabilités politiques dans certaines zones de l’Afrique. À cela faut-il ajouter les nombreuses attaques terroristes qui plongent nos États et nos populations dans la consternation et le désarroi. Ce nouveau fléau peut pousser les jeunes à l’émigration sans omettre de souligner la montée du grand banditisme intra et transfrontalière qui sévit aussi dans certaines localités de nos pays. Dans les pays qui ont connu des conflits ou d’autres changements d’ordre politique, on parlera de la chasse aux sorcières. Lorsque les jeunes se retrouvent inquiétés à cause de leur appartenance politique ou des idéologies politiques défendues après un changement de régime, ils n’ont de choix que de prendre la poudre d’escampette pour trouver refuge dans un pays en Occident.
En outre, les inégalités sociales et raciales sont de puissants facteurs qui encouragent l’émigration des jeunes africains vers l’Occident et ailleurs à la recherche de meilleures conditions de vie. La récente crise de Yirgou vient une fois de plus rappeler à la conscience du peuple burkinabè que notre pays souffre du mal de vivre ensemble et qu’il est grand temps de consolider le pacte social qui nous unit pour une paix et une cohésion sociale d’antan retrouvées. Cette stigmatisation de certaines couches de la population en Afrique, il ne faut point s’en douter, effrite gravement les relations intercommunautaires de nos peuples et peut, à bien des égards, inciter les jeunes à trouver refuge dans un autre pays d’accueil en Afrique ou en Occident. À cela, faut-il ajouter les inégalités salariales, la paupérisation grandissante d’une bonne partie de la couche populaire, la confiscation des richesses par une poignée d’individus qui jouissent des privilèges du pouvoir au mépris du bas peuple, la grave violation des droits et des libertés des peuples.
Enfin, le goût de l’aventure pousse souvent les jeunes de l’Afrique subsaharienne à émigrer en Occident et partout ailleurs. L’émigration en Occident n’est pas le seul fait du problème de l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne car certains jeunes des zones fortement énergisées émigrent en Occident pour le goût de l’aventure. Tels sont les autres facteurs qui peuvent aussi inciter les jeunes de l’Afrique subsaharienne à émigrer en Occident et partout ailleurs à la recherche de meilleures conditions existentielles.

À la fin de notre réflexion, retenons que notre analyse a consisté à montrer d’une part que les contraintes liées à l’accès à l’énergie en Afrique pousse les jeunes africains à émigrer en Occident et partout ailleurs. D’autre part, nous avons évoqué d’autres raisons personnelles, sociopolitiques et raciales qui poussent les jeunes africains à émigrer en Europe et partout ailleurs à la recherche du bien-être. À l’heure où l’Afrique se retrouve à la croisée des chemins, l’accès à l’énergie fiable, propre et abordable doit être la priorité de nos leaders politiques en vue de donner de l’espoir à une jeunesse désespérée en quête d’emploi et de bien-être, ce qui permettra de relancer nos économies encore à la traîne. Cependant, pour une relance économique durable au profit de toutes les populations africaines, quelles sont les initiatives que doivent prendre les dirigeants africains pour lutter efficacement contre le terrorisme et le grand banditisme qui portent gravement atteinte à la prospérité de nos États ?